"Lo pagel es fin,
n'a de grossièr que l'abit..."

samedi 21 mars 2020

La Vachère ; vie et Moeurs en montagne ardéchoise au XXe siècle / Livres


Présentation des livres


La vachèira (Occitan) / La vachère (Français)







     La montagne ardéchoise est connue pour ses beaux paysages ; partout dans le monde, on peut en admirer les images de photographes passionnés. Mais au delà de l’instantané, qui peut dire aujourd’hui ce que fut la vie des hommes et des femmes qui  ont vécu sur ces terres, en quasi autarcie, jusqu’au milieu du XXe siècle ? Une civilisation s’est évanouie en l’espace d’une vie… Effacée la langue historique du pagel ; effacé l’habitat traditionnel et l’exploitation de la ferme à la force des bras et des boeufs, effacées les mœurs, les coutumes et les croyances ancestrales…

     Thérèse, de la dernière génération de l’ancien monde, livre son témoignage, sa vérité intime… Les souvenirs de sa jeunesse, passée au Cros-de-Géorand, ont inspiré ce récit. Il évoque la vie d’une enfant « louée » pour garder les troupeaux, la difficulté d’entrer à l’école sans savoir parler français, la conduite de la ferme, l’influence de la religion dans la vie quotidienne, la condition féminine sur les hauts plateaux des confins de l’Ardèche et de la Haute-Loire...

Ci-après, successivement, quelques images illustrant le récit, la préface de l'édition en occitan, le sommaire en occitan, le premier chapitre en occitan ; la présentation de l'ouvrage en français, le sommaire en français, le premier chapitre en français ; enfin, les caractéristiques physiques des ouvrages et le bon de commande. 

Chaumière traditionnelle de la montagne ardéchoise. Ici, Philip au pied du Gerbier de Jonc, où résidait François Charre, ancêtre de l’auteur, en 1620.

Le barouo, mi-chariot, mi-traineau utilisé pour rentrer le foin


Chaufferette


Banquette de lavandière



OUVRAGE EN OCCITAN

Préface de l'édition occitane 

Prefaci

Aqu’es un onor de prefaciar una òbra tan rara coma aquesta d’aicí. Dins lo mond entièr se sap que la Montanha d’Ardecha es un país supèrbe. Pasmens quau pòt dire uèi que sap encara dau bòn çò que foguèt la vida de la populacion qu’amondaut, per de centenas d’ans, lai brolhava, viviá, amava, trabalhava, esperava ?
Luènh de tot imatge estereotipat, quand auretz legit La Vachèira entrò la fin seretz d’aqueus que ne sabon un pauc mai sobre la condicion umana e singularament sobre la vida de las femnas d’Euròpa, que l’Alan Chara chausiguèt d’escotar la paraula d’una persona que passèt tant vau dire d’un mond en un autre. Per o faire, pacient, prenguèt lo temps d’acampar los mots de la Mamà que o vouguèt ben gaireben tot contar. Tot ? Ò qu’aí ! çò que l’òm ditz, mai çò que l’òm ditz pas totjorn… E aquí chaliá trobar la bòna distància, sens ren garar ni mai escondre per gardar tota la fòrça dau testimoniatge, e amb tota la necessària rigor quand s’agís de se sarrar de l’intimitat d’una persona unica que baila sa veritat.
Chausiguèt mai l’autor de respectar la lenga d’aqueste país, pròva d’atencion rarissima, e lo parlar dès lo Cròs eissaièt mai de lo pas traïr. L’òbra ganha aquí per los amoroses de l’occitan quaucòm d’inestimable, que dins chasca frasa li chap aumens un diamant. E sovent mai que d’un.
Aquesta publicacion pòt donc servir d’exemple, que permet de restituïr la singularitat d’una persona e d’un temps dins los mots ont se passèt sa joinessa. Aquò farà conéisser en totes una realitat sociala e istorica per lo plaser d’aqueus que, per comprene los temps que se passan, o eissuèblan pas tot dau passat.


Denis Capian, Institut d’estudis occitans (Ardecha)


Sommaire de l'édition en occitan 

SOMARI

Mos parents, mon espelida
Lo Mont, mon ostau
Lo bestiau
Gardar a sièis ans
L’escòla
Gardar vèrs lo Mont
La guèrra 1939-1940, lojada vèrs Vernason
L’Ocupacion, 1940-1945
Menar una bòria
Lojada elh molin d’Aon e vèrs lo Gorièr
La religion 
Las velhadas, la tuada
Vida de femna 
Biais de viure 
La nòvia  


Premier Chapitre en occitan

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OUVRAGE EN FRANCAIS

Introduction de l'ouvrage en français



INTRODUCTION

  
Inspiré par ma mère, ce récit évoque sa jeunesse passée au Cros-de-Géorand, en Ardèche : témoignage sur une parcelle de vie dans la première moitié du XXe siècle, semblable à celle de bien des jeunes filles de la montagne.
Afin de ne froisser personne, les véritables patronymes et toponymes ont été remplacés. Il est vrai, que pour les gens d’aujourd’hui qui vivent dans la douceur, les gens du temps passé peuvent être perçus comme durs et austères ; en cela, il faut savoir qu’ils luttaient pour vivre et qu’ils le faisaient sans aide ni protection de l’état. Ils voulaient laisser à leurs enfants plus qu’ils avaient reçu de leurs parents. Nous pouvons leur reprocher bien des choses, mais pas leur lutte courageuse pour la vie. Il faut également savoir, que cette rudesse dissimulait un bon sens et une finesse d’esprit bien comprise des rayols*, qui affirmaient :

« Le pagel* est fin,
Il n’a de grossier que l’apparence »

Là-haut, sur le plateau, les temps ont bien changé depuis quatre-vingts ans ; aujourd’hui il y a de l’argent, les gens ne se nourrissent plus d’eau bouillie. Pour attirer les touristes, on couvre des ruines de feuilles d’or pour en faire des œuvres d’art. Que diraient les anciens s’ils voyaient cela ? Eux qui ne mangeaient pas à leur faim. Eux, qui avaient démoli les abbayes et emporté les pierres pour bâtir leur maison ; eux, qui payaient les genêts pour couvrir leur chaumière… Que diraient-ils, en nous voyant gaspiller l’électricité comme nous le faisons : trois lampadaires allumés par habitant, toute la nuit, pour illuminer les maisons du village ; eux qui s’éclairaient à la chandelle ? En voyant notre mode de vie, ils diraient que nous sommes devenus fous… et ils auraient un peu raison.

Ainsi, loin de moi l’idée de juger durement ces gens, mes parents, mes ancêtres…  Je sais que sans leurs sacrifices je ne serais pas né.

 Je remercie Françoise, mon épouse, pour son aide précieuse apportée lors de la relecture de cet ouvrage.  




NOTES

Ce livre est tiré de La Vachèira, ouvrage en occitan du même auteur. Sa traduction en français, souvent littérale, restitue les locutions et tournures de la langue occitane au détriment, quelquefois, du respect des règles de grammaire de la langue française.
Quelques mots occitans, dont certains sont passés dans le français régional, n’ont pas été traduits. En italique dans le texte, leur définition sera rappelée à la première occurrence :

Aïgue bulide : f. Eau bouillie que l’on sert en potage quand on n’a rien d’autre à manger. Servie salée avec un peu de saindoux.
Arcas : m. Appentis entièrement fermé, devant la porte de l’étable.
Balle : f. Sac de cent kilos.
Barouo : m. Char à petites roues pour le transport des féniers.
Boge : f. Grand sac en toile de jute.
Bombine : f. Ragoût de pommes de terre.
Bonne-laisse : f. Etrenne que le vendeur donne à l’acheteur afin que la bête vendue lui fasse profit.23
Bouringe : f. Drap de jute utilisé pour transporter du foin à dos d’homme.
Burle : f. Blizzard, tempête de neige.
Caille : f. Faucheur inexpérimenté.
Calades : f. Pierres de pavage.
Cham : f. Plateau dénudé.
Chanis : m. Herbe courte et fine.
Chareyre : f. Rue ; poutre maîtresse.
Chasèïre : f. Coffre dans lequel s’affine ou se conserve le fromage.
Chièr : m. Amas de blocs rocheux étalés à flanc de montagne. (Prononcer le « r »).
Cistre : f. Fenouil des Alpes.
Coulaïre : m. Grand entonnoir dont l’orifice est pourvu d’un linge qui filtre le lait.
Courades : f. Saucisses faites avec les poumons du porc.
Cousina : m. Soupe de châtaignes.
Couvige : m. Assemblée de dentellières.
Draille : f. Chemin non carrossable.
Fénier : m. Petite meule de foin.
Fresse : f. Gros fagot de branche que l’on traîne sur les prés pour émietter le fumier.
Gore : f. Vieille vache.
Lèitade : f. Petit lait ; liquide qui reste après le caillé du fromage.
Martelle : f. Ensemble composé d’un marteau et d’une enclumette, utile pour marteler la faux.
Miramande : f. Variété de fromage.
Niçol : m. Tubercules de canopode dénudé.
Pagel : m. Habitant de la montagne ; f. Pagele.
Paradis : m. Dans la cuisine, endroit où une petite planchette porte un crucifix, une Sainte vierge, quelques images pieuses et quelques fleurs.
Patche : f. Pacte, transaction, convention.
Queyrat : m. Habitation couverte en lauses.
Rayol : m. Habitant des vallées et de la plaine. f. Rayole.
Reboule : f. Fin de la saison des foins.
Sac : m. Enorme pierre volcanique à faces régulières.
Saïn : Mésentère du porc, saindoux.
Saladou : m. Coffre dans lequel on conserve les os de porcs dans le sel.
Sarrassou : m. Babeurre caillé.
Serre : m. Colline.
Suc : m. Montagne, sommet (le Gerbier de Jonc est un suc).
Tante : f. Vieille fille, marâtre.
Ténaï : m. Arbalétrier.
Tremèse : f. Céréale qui se cultive durant trois mois, du semis à la récolte.
Trempadou : m. Petite construction abritant le réservoir d’une source.
Trapou : m.Trappe par laquelle on fait passer le foin du fenil à l’étable.

Tuade : f. Sacrifice du porc.


Sommaire de l'édition en français


SOMMAIRE


Mes parents, ma naissance
Le Mont, ma maison
Le bétail
Garder à six ans
L’école
Garder au Mont
La guerre 1939-1940, louée à Vernazon
L’Occupation, 1940-1945
L’exploitation de la ferme
Louée au Moulin d’Haon et au Gourier
La religion
Les veillées, la tuade
Vie de femme
Mode de vie

La jeune mariée

Premier Chapitre en français


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Réactions

 « J'ai été émue au possible, voire les larmes aux yeux,  car j'ai reconnu la vie de ma mamée C..., de ma maman, et de ma soeur Paulette (née en 1934). J'ai reconnu la vie de ma mamée C… sur le plateau, louée avec les conditions que vous décrivez, la vie de ma maman, née en 1909 à Vernazon, mais qui a vécu aussi à Montgarnier et Riouclard et qui…
Il faudrait que vos livres soient lus dans les écoles et/ou collèges et lycées car les gens actuellement ne se rendent pas compte de la vie autrefois. Je connais quelques profs à qui je vais en faire part car ils méritent une large diffusion, et je ne le dis pas pour vous vanter, mais c'est la réalité ! Ne dit-on pas que c'est lorsque l'on sait d'on l'on vient que l'on sait où l'on va ? »
M.C. Mai 2020
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« Je viens de finir ton livre commencé hier soir...je me suis régalée...beaucoup d'émotions...un seul mot...RESPECT...en le lisant je visualisais Thérèse racontant sa vie...Tu lui as fait un très beau cadeau.....Un bel hommage aussi à nos grands parents... »
C.T. Mai 2020
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«  Un récit authentique qui nous fait prendre conscience de la chance que nous avons de vivre à notre époque, même si tout n’est pas parfait… Un livre très agréable à lire, qui m’a replongé dans l’enfance de mon père !!! Merci »
O.F. Mai 2020. 

===
j ai retrouvé bien des choses dont m'avaient parlé d autres chanteuses, 
incroyable que tout cela soit si près de nous 

Ch.O. Juin 2020

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C'est incroyable ! On évoque là le passé et l'on suit cette petite fille comme si elle nous contait ce qui est arrivé hier, voire ce matin. C'est vivant même si elle nous parle de gens, de choses disparues.
Et que dire de certaines réflexions, de quelques commentaires qui éclairent souvent des comportements, des réactions des gens d'aujourd'hui !
Bravo pour cette écriture vivante, précise, incisive et pourtant pleine de pudeur. Respect pour cette vie d'enfant, merci d'avoir fait revivre ce bout de terre et de temps qui semble bien plus vivant que bien des personnes et des tas d'endroits que je connais.
Je me suis régalé… Encore bravo !

G.A. Juillet 2020 

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" Tu as parfaitement saisi la mentalité collective, la dureté de la vie et les mœurs immuables de ce monde clos où le français n'est pas la langue maternelle . Tout est criant de vérité. Que dire de la condition féminine : Une chèvre broute là où elle est attachée ! 
Et toute différence peut engendrer la violence ! "

M-J. V. Juillet 2020

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« Ce fut un très bon moment de découvrir la vie de votre Maman, qui a vécu une enfance bien plus dure que nos vies d'adultes d'aujourd'hui....et à travers vous, elle en parle avec tellement de justesse et de sagesse, que pas un instant on s'ennuie, on aimerait même qu'il n'y ait pas une dernière page....Merci à tous les deux. »
Nadine M. juillet 2020

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C'est un excellent récit qui donne bien à imaginer la vie à cette époque. Et de plus il est très bien écrit et agréable à lire. 

F. V., août 2020

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c'est une source de première main, un très rare, pour ne pas dire unique, témoignage de la vie du plateau par une femme avec une vision féminine des choses et du coup l'évocation de sujets nullement abordés ailleurs, propres aux femmes (puberté, nuptialité, autorité et rapport homme/femme, début de féminisme) ou généraux (religion, vie quotidienne).

Un ouvrage à recommander vivement (et en patois, un vrai régal).

N.J., septembre 2020

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     L’ouvrage original, « La vachèira » est en occitan, langue maternelle de Thérèse. Sa traduction est livrée en version française (La vachère). 

Les deux ouvrages sont édités par Nombre7 éditions. Pour chacun d'eux :
216 pages, format 14,8 x 21 cm ; 17 euros.
Nombre7 éditions mail : contact@nombre7.fr



Disponible à :
Bar tabac presse, Sainte Eulalie (07)
FNAC, Aubenas (07)
Librairies



Liens vers les autres articles du blog :



N°1 : La foire aux violettes de Sainte-Eulalie
N°2 : La peste de 1720
N°1 : La foire Grasse du Béage

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