"Lo pagel es fin,
n'a de grossièr que l'abit..."

dimanche 5 octobre 2014

Le plateau ardéchois




Gerbier-de-Jonc



     Le plateau ardéchois alterne entre mille et quinze cents mètres d’altitude. Il verse sur l’Atlantique, encadré par le Mont Mézenc et le Mont Gerbier de Jonc au nord ; le suc de Montivernoux et le suc du Pal à l’est ; le col de la Chavade et la vallée de l'Espezonnette au sud. Il confine au plateau vellave à l’ouest (à leurs confins les deux plateaux partagent les mêmes caractéristiques). C’est le pays des sources de la Loire. Sa géologie d’origine volcanique, son climat continental, sa végétation alpine, lui confèrent un caractère singulier ; glacial et inhospitalier en hiver, doux et verdoyant en été.




"Village au fond de la vallée..."



    Au début du vingtième siècle, la chaumière prédomine. Les grandes fermes sont souvent couvertes de lauzes. La tuile est rare. Cet habitat vernaculaire, construit avec des matériaux prélevés sur place, adapté à la rudesse du climat, entièrement conçu pour l’activité pastorale, sans fantaisie, parfaitement cohérent et homogène s’harmonise avec le paysage.




Palhissa "Paillisse" (Chaumière) au toit de genêts



    C’est un pays d’élevage bovin, essentiellement rural et à l’habitat dispersé. Son histoire est marquée par la présence monastique. Introduite au douzième siècle, elle perdure jusqu'à la Révolution. La chartreuse de Bonnefoy au Nord, l’abbaye cistercienne de Mazan au sud, bordent le plateau. Les religieux y possèdent de nombreux domaines fermiers. La population s'accroît au fil des siècles.




Ferme couverte en lauzes


   
    Le déclin démographique commence à la fin du 19ème siècle et s’accentue après la seconde guerre mondiale. En guère plus d’un siècle, la population du Cros-de-Géorand, commune centrale du plateau, est divisée par dix ! 





Ferme attestée au XVe, rénovée au XVIIe, abandonnée fin 20ème siècle



    A partir des années 1960-70 le monde paysan se transforme profondément ; le tracteur et ses accessoires remplacent la force des bras et la traction animale. La faux devient un objet de musée. Les prés en forte pente ou de dimensions réduites passent en pâturages ou sont plantés en résineux. De nombreuses petites fermes sont désertées. Les bâtiments séculaires des grands domaines fermiers ne sont pas épargnés, beaucoup tombent en ruines. Seul un petit nombre d’exploitations agricoles subsistent. Un ou plusieurs bâtiments modernes destinés à l’activité professionnelle apparaissent à proximité de l’ancien corps de ferme dont la partie habitation a été reconstruite.





Début années 2000. Entre les deux fermes on distingue l'ancien grand chemin reliant Viviers au Puy.



    Aujourd'hui les toits de lauzes sont rares et les toits de genêts ont presque totalement disparu. Le monde agricole a abandonné le modèle extensif. 
Avec l'arrivée de l'électricité, du téléphone, du déneigement des routes, du ramassage scolaire, des soins médicaux, etc. le plateau ardéchois a intégré le monde moderne et son confort. Les mœurs et les coutumes encore en usage au milieu du 20ème siècle (foires, "tuades", veillées...) ont laissé place au mode de vie européen standard.
      
    Le plateau ardéchois est la terre des pagels (prononcer padgel). La langue du pagel est l'occitan. Langue des chaumières depuis mille ans, sa transmission naturelle a pris fin après la seconde guerre mondiale. Quelques personnes la parlent encore, mais peu de personnes se soucient de la sauvegarde de ce patrimoine. Dans ce contexte la notion même de Pagel s'estompe. 






Liens d’accès aux articles :
N°1 : La foire aux violettes de Sainte-Eulalie
N°2 : La peste de 1720
N°1 : La foire Grasse du Béage
N°1 : Carte communale

La langue du Pagel - Livre -

Livre : Paroles de Pagels

(Epuisé)Re édition en préparation








    

Au fil des pages de ce livre, vous prendrez connaissance de plus de 3000 mots de la langue du Pagel. Le Pagel, c’est l'habitant des hautes terres du plateau des sources de la Loire.

La langue du pagel, que ce dernier nomme « patois », c’est l’occitan, l’unique langue des chaumières, parlée depuis des siècles.

Le contenu de cet ouvrage provient de propos tenus par des personnes nées sur le plateau ardéchois dans la première moitié du vingtième siècle et dont le « patois » fut la langue maternelle.

En parcourant, mots (lexique patois-français), expressions, dictons, textes et chansons, vous découvrirez le vocabulaire du pagel, et vous irez à la rencontre d'un personnage souvent rude et austère, mais non dépourvu de finesse et d’esprit.



Tous les mots sont traduits en français.
Graphie phonétique française.


==========

ISBN 978-2-9548956-0-4
336 pages
Format 16*24cm
Papier couché 135g
Reliure : cousue collée.

Prix : 25 euros





----------------------

Réactions




Vos remàrcie bien d'aver agut lo vam de publiar vòstras "Paroles de pagels" que seràn una sorsa d'informacion precisa e seriosa per totes aqueus qu'amon la lenga occitana…
D C
07/2014

Livre très intéressant, j'y retrouve des mots et expressions parlés à Sète...
A P
08/2014

Merci Alain pour ces belles pages. Tu nous redonne ainsi nos racines culturelles. Et nos anciens nous sont ainsi présents…
M L
07/2014


Je viens d’acheter votre livre, paroles de Pagels : quelle merveille d’histoire de notre plateau ardéchois…
Formidable histoire de notre patrimoine culturel. Toutes mes plus sincères félicitations...
M C
10/2014


Nous avons particulièrement apprécié en effet votre travail...
P L
12/2014


Je viens de recevoir ce jour, mon plus beau cadeau de Noël !
Vous avez réalisé ce que j'aurais rêvé de faire avec mon grand père…
Encore merci pour cette belle transmission que vous nous faites…
R B
12/2014


J'ai dévoré toute l'intro de ton bouquin et maintenant je me balade dans les textes et les chansons.
G A
12/2014

Alain Charre a réalisé un gigantesque et remarquable travail de collecte de ce précieux patrimoine linguistique…
M-J V
12/2014

... Cet ouvrage est le plus compétent et le plus pertinent publié à ce jour sur le "patois" de cette région
JL.J
03/2015
==========

Géologie - Le pays des Sucs -




Dans la langue locale, le mot occitan "suc" se prononce « su » il signifie : montagne, sommet.  

Le Volcanisme « ancien » 


De gauche à droite : Le Montfol, La Lauzière, le Séponnet, le Sépous et le Gerbier-de-Jonc


          Les sucs les plus remarquables du plateau ardéchois sont le Mont Gerbier-de-Jonc et le Mont Mézenc. Ces derniers sont entourés de nombreux autres qui ont pour nom Montfol, Sépous, Séponnet, Lauzière, Taupernas, Lecous, Sara, Alambre, Tourte, etc. Ce sont d'anciens volcans, formés il y a près de 10 millions d’années à partir de fractures du socle granitique (hercynien). Leur lave très épaisse a refroidi sans avoir le temps de s’écouler (ils sont de type péléen comme la Montagne Pelée en Martinique ; ils ne forment pas de cratère).

          Parfois, la lave moins visqueuse forme un lac comme sur le plateau de Rognon entre le Béage et le Cros-de-Géorand :



Jonquilles près de Rognon


Le volcanisme « récent » 


          On appelle volcanisme récent les épisodes éruptifs qui se sont produits il y a entre 100 000 et 30 000 ans.  Ils sont à l’origine de sucs, de coulées de laves, et de cratères. Les sucs ainsi formés sont d’anciens volcans de type strombolien (formation d'un cône suite à une multitude d'explosions avec projections ; le cratère laisse parfois échapper une coulée de lave) les plus remarquables sont :



Le suc de Bauzon. 


         La coulée de lave du suc de Bauzon s'étend sur près plus de  8 km, elle "canalise" la Loire en aval de Rieutord en direction du lac d'Issarlès.  




Le suc de Cherchemuse. 


          Le suc du Cherchemuse près du Béage  est constitué de débris de scories expulsés du cratère par de nombreuses explosions. Son cratère égueulé a laissé répandre la lave le long de la vallée du Gage.



Lac d'Issarlès. 


          Les cratères sont souvent de type maar. On appelle maar, un cratère de volcan d’explosion formé lors de la rencontre du magma avec l’eau d’une nappe phréatique ou d’un cours d’eau. A la fin de l’éruption, le cratère se comble en partie ; s’il est alimenté en eau,  il forme un lac.   

          Le lac de cratère le plus connu sur le plateau est situé au pied du Cherchemuse.  A l’issue d'une période éruptive,  un cratère s’est rempli d’eau donnant naissance au lac d’Issarlès. Il a cinq kilomètres de circonférence ;  ses 140 mètres de profondeur, en font le plus profond de France.  

          Le lac Ferrand au pied du suc de Bauzon, est également un lac de cratère. Peu profond, il est rempli par des eaux de ruissellement.

          Le lac de Coucouron est artificiel ; il occupe la place d’un cratère maar où  s’était développée une narce (marécage). Il en est de même du lac de Saint-Martial.

       

Au cœur de l'immense cratère de la Vestide du Pal



          Le cratère maar de la Vestide du Pal au pied du suc de Bauzon est l’un  des plus vastes d’Europe. Il est formé d’une cuvette de plus de un kilomètre et demi de diamètre et de cent cinquante mètres de profondeur. La plaine en fond de cuvette est ponctuée de cinq petits cônes boisés correspondant à de petites éruptions tardives.

                                                                             
 NB. Les volcans de l’Ardèche dont l’activité est la plus récente (Il y a environ 12000 ans) se situent au sud-est du plateau, aux environs de Montpezat, Pont-de-Labeaume, Jaujac et Thueys.  Le plus connu d'entre-eux est la Gravenne. 

                                               ---------

Le vocabulaire du pagel relatif à son environnement minéral est d'une grande richesse :
Chièr (amas de blocs à flanc de montagne),  Laouso (pierre plate), Pèïrou (pierre plantée),  Ron (rocher), Sa (prisme de basalte),  Su (montagne, sommet) ; Tèoulo (dalle, lauze)...



Lexique occitan-français



Occitan
Phonétique
Français



Chièr (m)
Tsièr (m)
Amas de blocs rocheux
Lauza
Laouso
Lauze
Narça (f)
Narço, Narce (f)
Marécage
Ranc
Ron
Rocher
Sàc (m)
Sa (m)
Bloc de basalte (prismatique)
Suc (m)
Su (m)
Sommet (montagne)
Tèula (f)
Tèoulo, tèoule (f)
Grosse pierre plate

Pour en savoir plus :
Cahier N° 150 MATP
Cahiers du Mézenc
Société Géologique de l'Ardèche, document SGA3890.

samedi 4 octobre 2014

L’occupation humaine avant le XIIème siècle


De l’âge de pierre au XIIème siècle


L'époque préhistorique 


Les vestiges archéologiques mis au jour attestent d’une présence humaine sur le plateau il y plus de 10000 ans. Aux confins du plateau vivaro-vellave, l’abri sous roche de Longetraye, sur la commune de Présailles  (Hte-Loire) a été occupé « à la fin du Magdalénien et de façon continue durant tout le Mésolitique » (1) c'est-à-dire il y a entre 12000 et 7000 ans. 



La vallée de l'Orcival limite les départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire. En haut à gauche, l'abri sous roche de Longetraye. En arrière plan, le Mont Mézenc.




De nombreux éclats de silex découverts au pied du suc de Montfol se rapportent également à cette période. De plus, un site du haut val de Loire, près de Rieutord, a laissé apparaître des objets en pierres, taillés à la fin de cette époque :









Sur le plateau, il y a 7000 ans, les hommes (peu nombreux) ne vivaient que de chasse de pêche et de cueillette. Ce n’est que par la suite, et progressivement, qu’ils développeront des techniques de culture et d’élevage.



Haut val de Loire au pied du Suc de Bauzon, lieu propice à la pêche à la truite...




L’occupation humaine semble se poursuivre sur le plateau à l’époque du développement agro-pastoral (il y a 4 à 6000 ans) si l’on en juge par le matériel et les fragments de poterie découverts près de Rieutord :



Fragments de poteries campaniformes



A.M. Dendievel précise que durant la période protohistorique (il y a entre 4000 et 2000 ans) on identifie 18 entités archéologiques dans le massif du Mézenc. Elle correspond aux âges des métaux : âge du cuivre, âge du bronze et âge du fer.  L’âge du fer commence vers le VIIIème siècle avant JC et correspond à l’époque des celtes. Plusieurs sites bordant le plateau attestent de leur présence, au moins à partir du Vème siècle avant JC :

- Le rocher de Largier à Lafarre (Hte-Loire) où l’on a découvert des céramiques de la fin du premier âge du fer (Vème siècle avant JC).

- L’oppidum de La Farre à St Andéol de Fourchades dans les hautes Boutières (Vème siècle avant JC).

- Le camp d’Antoune à Salettes (Hte-Loire) a été occupé dès le second âge du fer.

- Près du Béage les archéologues ont découvert des tessons de céramique, datées également du milieu du second âge du fer (IV / IIIème siècle avant JC).

 
Les hautes Boutières  aux confins des pays Vellave et Helvien. Les Suc de Sara et le Gerbier dominent St Andéol de Fourchades.




 Le plateau se trouve aux confins des deux peuples celtes (gaulois) : Les Vellaves, dont le territoire deviendra le Velay et les Helviens, dont le territoire deviendra le Vivarais. 



L'époque Historique 


L’époque historique commence au 1er siècle avant JC avec le début de l’occupation romaine. Dans La Guerre des Gaules l’empereur César raconte son franchissement des Cévennes sous six pieds de neige vers 52 avant JC… Pour certains historiens, il aurait atteint le plateau par l’abrupte voie du Pal ; pour d'autres par la voie qui suit la crête qui va du col de l’Arégner  à Mézilhac ou par la voie Régordane qui atteint le plateau par son flanc occidental du côté de Pradelles. D’autres le voient passer ailleurs encore… 


César  est passé sur le plateau pour aller combattre les Arvernes 




Le site de Sainte Abeille, sur la commune du Roux, témoigne de la présence de l’homme sur le plateau pendant la période Gallo-Romaine (Ier, VIème siècle).

Le plateau du Béage a laissé apparaître des fragments de poteries dont les formes renvoient au Vème et VIème siècle après JC.

La période carolingienne ( VIIIème, XIIème siècle) a également livré quelques vestiges, dont des fragments de poterie découverts près du Suc de Bauzon.  La plupart des églises, autour desquelles s’agrégeront  progressivement les villages du plateau sont citées au Xème siècle, de même que les plus anciens domaines terriens parvenus jusqu'à  nous ; ces derniers dépendent  de l’abbaye Saint-Chaffre du Monastier. 




Pointe de lance (fer d'arme d'hast) découverte sur le plateau. Non datée.



 Conclusion 


Ces jalons marquent la présence de l’homme sur le plateau depuis plus de 12000 ans.  Elle est probablement continue depuis l'époque des Celtes jusqu'au Xème siècle, même si elle se fait avec une faible densité de population.  Le développement démographique prend véritablement son essor au XIIème siècle avec la fondation  des abbayes de Mazan et de Bonnefoy (auxquelles il faut ajouter Aiguebelle -près de Montélimar- qui disposera de vastes  territoires sur le plateau). La période qui suivra sera marquée par le défrichage et la mise en culture de nombreux domaines.

(1) André-Marie Dendievel.

-------------------------------------------


Pour aller au delà  de ce bref aperçu :

André-Marie Dendievel ; Etude géoarchéologique de La Narce.
Jean Marc Gardes : Sur l’Antiquité du Plateau Ardéchois.
Ardèche Archéologie (revues N°6 et N°30)
Cahiers du Mézenc. (lien en page d"accueil)
MATP (lien en page d'accueil)
Fabien Delrieu et Pierre Dutreuil / académia.edu : Les_fortifications_d’altitude.

vendredi 3 octobre 2014

L’occupation humaine à partir du XIIème siècle





A partir du XIème siècle,  avec l’augmentation de la population  le prénom ne suffira plus pour identifier une personne ;  le surnom deviendra un nom patronymique qui se transmettra de père en fils. On identifie assez aisément les patronymes originaires du plateau : Haon, Breysse, Chareyre, Charre, Ceysson, Issartel, Tauleigne, etc. Toujours présents sur le plateau  aujourd'hui encore, ils montrent la forte sédentarisation de la population au cours du second millénaire.
 
Le développement démographique prend un nouvel élan au XIIème siècle avec la fondation  des abbayes de la montagne, auxquelles les seigneurs laïcs cèdent de vastes espaces. La période qui va suivre sera marquée par le défrichage et la mise en culture des domaines de Mazan et de Bonnefoy mais aussi d’Aiguebelle en Tricastin qui dispose de vastes  territoires sur le plateau. 
A cette époque, le pays était encore couvert de vastes forêts de feuillus (hêtres principalement) ; la tradition orale rapporte que dans les temps anciens on allait du Pal au Béage sans voir le soleil… 
On défriche, on épierre, de grands domaines fermiers dispersés dans le paysage voient rapidement le jour. Les seigneurs, qu'ils soient laïcs ou religieux veilleront toutefois à conserver un espace forestier qui sera enrichi de sapins. A la Révolution, les plus belles forêts seront intégrées aux domaines de l'état.
Jusqu'au 19ème siècle, hormis les villages réputés pour leurs foires, comme Saint-Cirgues, ou ceux situés sur les grands chemins de communication où les muletiers font étape, comme Le Béage, le cœur des bourgs ne comporte que quelques rares maisons.



Sainte Eulalie au début du 19ème siècle


On pratique l’élevage, on cultive des céréales, une part des pâturages est mise en estive. On vit en autarcie. Malgré un ralentissement lié aux troubles des XIV, XV et XVIème siècles, l’espace gagné sur la nature sauvage ne cessera de s’accroître au fil des siècles, parallèlement à l’augmentation de la population, pour atteindre un maximum à la fin du XIXème.



Fin 19ème l'espace défriché atteint son maximum. Ici terrasses aménagées sur un coteau aride.

... et le même coteau un siècle plus tard...




  A la fin du XIXème siècle, les grands domaines abbatiaux vendus comme biens nationaux pendant la révolution appartiennent à de riches propriétaires, qui la plupart du temps ne résident pas au pays ; ils sont affermés et côtoient une multitude  de petites exploitations.  Les gens les plus pauvres vivent, avec une chèvre comme seule ressource  dans une misérable chaumière construite sur un communal ; quand ce n’est pas dans une « baoumo » (grotte).



Habitation troglodyte en bordure du lac d'Issarlès




 Le déclin démographique débute au début du XXème siècle. On quitte la terre des ancêtres pour les vallées où s’égrènent les moulinages ; on sera ouvrier agricole dans le midi, mineur à Bessèges ou à Saint-Etienne, fonctionnaire à la ville…  
Au début des années 1950, le chantier de l’aménagement hydraulique de Montpezat  maintient un moment les hommes au pays. A son achèvement en 1954, la demande de main d’œuvre est partout hors du plateau ; on vit « Les trente glorieuses ». Les pagels réputés vaillants et infatigables au travail sont particulièrement recherchés. 
Après avoir touché la « paye du chantier », les jeunes ne tardent pas à comprendre qu’ils gagneront plus « en bas » qu’en retournant à la chaumière familiale, où l’on s’éclaire encore à la lampe à pétrole.




Redistribution géographique des populations par l'exode rural :
1) Origine patronymique et sédentarisation sur la montagne jusqu'au 19ème siècle (périmètre Borée-Le Chambon-St Cirgues-Coucouron)
2) Descente dans les vallées industrialisées, les bassins miniers et les villes au cours du 20ème siècle



Au cours du 20ème siècle, l’exode rural a eu un impact considérable sur le paysage ; de nombreuses fermes abandonnées tombent en ruine, les parcelles laborieusement défrichées, épierrées, irriguées et soigneusement entretenues se reboisent, les chemins se ferment… pour l’observateur, tout se passe comme si l’on remontait le temps…


Les pierres amoncelées en rang lors de l'épierrage d'un terrain matérialisent les limites de parcelles ; ci-dessous paysage près des Estables :



Près des Estables



Quand vient l'abandon :


Bois et Grande Berce colonisent cet ancien pâturage




 Aujourd'hui, l’élevage sur les prairies d’altitude reste un atout pour le pays, et c’est toujours la principale activité économique du plateau, cependant le nombre d’exploitations tend toujours à diminuer.  



Lexique occitan-français



Occitan
Phonétique
Français



Balma, bauma
Baoumo
Grotte, caverne